La fin de l’écologie du “en même temps”

L’incapacité d’EELV à prendre le leadership d’une campagne européenne où pourtant l’écologie est au centre des préoccupations, signe la fin d’une illusion : celle de l’écologie attrape tout. Si tout le monde est écologiste, alors il faut choisir quelle écologie on défend. A force de ménager la chèvre et le choux, l’écologie des petits pas et la rupture avec le capitalisme vert, l’économie de marché chère à Yannick Jadot et l’écologie qui se bat pour la survie des classes populaires, la croissance verte et la décroissance soutenable, EELV s’est marginalisée. A sa naissance en 1984, la seule couleur verte revendiquée constituait l’ADN du parti Vert. Il lui suffisait de hisser son drapeau pour compter dans la vie politique. A l’époque personne ne se réclamait de l’écologie politique, hormis ce nouveau parti issu d’une hybridation entre mouvement environnementaliste et une partie de l’extrême gauche post soixante huitarde. 35 ans plus tard, la situation s’est diamétralement transformée. Son repli sur soi n‘est que le symptôme d’une crise d’identité, de projet, de sens qui atteint de plein fouet une organisation nécrosée qui n’a pas su trouver son chemin, écartelée qu’elle est entre plusieurs visions de l’écologie politique. Ce qui a affaibli EELV, ce ne sont pas les «trahisons» de certains, c’est le refus de se positionner contre le greenwashing et l’économie verte, les atermoiements face au mouvement social écologiste populaire des Gilets Jaunes ou encore le désistement en faveur du Parti Socialiste aux dernières présidentielles. A force de renoncements, la force structurante de l’écologie politique est devenue une idiote utile du système. L’existence de ces trois écologies concurrentes, celles de l’écologie libérale, d’une sociale démocratie verte et de l’écologie de transformation, la notre, structure désormais le paysage de l’écologie politique et signe la fin d’une fiction, celle d’un parti de toute l’écologie. EELV a cru un moment atteindre une masse critique lui permettant de se soustraire à la loi de la gravitation universelle. Mais n’est pas soleil qui veut. Les planètes macronistes, et insoumises s’étant elles mêmes écologisées, chacune à leur manière, elles montrent que le roi est nu et attirent chacune à elle une partie de l’électorat d’EELV, prise en sandwich entre la liste d’En Marche et celle de la France Insoumise, sans compter l’électorat résiduel du PS et de Générations qui se réclament elles aussi d’une écologie aseptisée. C’est pour cela que nous appelons pour les élections européennes, à voter pour la liste de la France Insoumiseanimée par Manon Aubry. En l’état c’est la seule liste à représenter les aspirations anticapitalistes de la jeunesse en lutte pour le climat, des Gilets jaunes ou des zadistes de Bure au TGV Lyon Turin. L’écologie rebelle, l’écologie de transformation qui regroupe écologistes sociaux, objecteurs de croissance, éco socialistes, éco féministes, zadistes doit maintenant se mettre en mouvement parce qu’il s’agit non seulement de s’opposer à la dérive d’EELV mais aussi de contrer le projet de coalition entre le groupe des libéraux emmenée par Macron et Cohn Bendit et le groupe des Verts au Parlement Européen. Ce Groupe dirigée par les GrünenAllemands alliés maintenant à la droite allemande dansplusieurs länders assume le rôle d’un parti centriste et libéralsans états d’âme. Cette coalition entre les Macronistes et les Verts renforcerait les partisans d’une Europe aux mains de la Commission Européenne et des GAFA, d’une Europe du libre échange et de la concurrence « libre et non faussée » au détriment d’une Europe des Communs, de la justice sociale et fiscale, libérée des lobbies. C’est aux écologistes anticapitalistes, rebelle et insoumise, qu’il revient maintenant de sauver la seule idée neuve du XXIème siècle.

 

Francine Bavay, Sergio Coronado, Patrick Farbiaz, Jean Laffont, Elise Lowy, Bénédicte Monville

Pour une Assemblée Constituante de l’Ecologie Populaire et Sociale

Le soulèvement populaire des Gilets Jaunes, le combat pour la justice climatique, le développement des ZAD mettent l’écologie au centre du débat public.

Les Gilets Jaunes animent un mouvement de survie social écologique qui pour la première fois implique massivement les classes populaires. Ils imposent le débat sur des questions écologiques : déplacements contraints, étalement urbain, précarité énergétique, taxe carbone, services publics de proximité…, mais aussi désobéissance civile, convivialité des ronds points, contestation de l’organisation verticale et jacobine du pouvoir dans les organisations…  

Avec plus de 2 millions de signatures de la pétition de « l’Affaire du Siècle » et la grève scolaire du 15 mars, les marches climats appellent à la convergence entre « les fins de mois et la fin du monde ».  Notre Dame des Landes est une victoire historique du même type que le Larzac. Les ZAD malgré la politique autoritaire et liberticide du gouvernement Macron- Philippe, continuent à se développer de Bure à Europa City, de Roybon à la LGV Lyon Turin. 

Ces mouvements sont l’expression d’une résistance des peuples à la crise sociale écologique accélérée par la mondialisation capitaliste. Elles sont la réplique française au mouvement des Places, des indignés à Occupy Wall Street, des révolutions arabes, de la révolte des peuples indigènes contre l’extractivisme, des mouvements d’émancipation qui, du Rojava au Chiapas en passant par la Catalogne contestent l’ordo libéralisme 

Pourtant paradoxalement, l’écologie politique n’est plus qu’un champ de ruines.  

L’écologie libérale de marché a démontré avec le Ministère Hulot son échec programmé et sa capitulation face au productivisme : Glyphosate, Montagne noire et forages pétroliers en Guyane, reculs sur le nucléaire sur le CETA, sur Bure, sur l’huile de palme, sur la loi sur l’alimentation et sur la loi littoral… La preuve est faite. Le capitalisme repeint en vert qu’on l’appelle économie verte, économie circulaire, développement durable est un leurre. 

L’échec de l’écologie de marché entraîne dans sa foulée celle de l’écologie d’accompagnement. SI un parti Vert était nécessaire dans les années 80 et 90 pour éveiller les consciences, il est désormais obsolète, ses tâches ayant été accomplies. L’illusion de réunir tous les écologistes au sein d’une même famille ne peut plus tenir lieu de programme. D’autant plus qu’émerge une 4ème écologie politique, celle de l’éco-fascisme.

Pour les signataires de cet appel, le temps est venu d’un mouvement de l’écologie populaire et sociale. L’écologie populaire de transformation suppose une politique de rupture avec le capitalisme vert et une convergence des luttes sociales et environnementales. Cette écologie converge sur les objectifs : elle se retrouve pour prôner une décroissance soutenable, défendre les communs, l’entraide, la coopération, lier biodiversité et diversité humaine, lutter contre toutes les dominations sociales (genre, ethnique, social), défendre la souveraineté alimentaire et l’agro-écologie, en finir avec les Grands Projets Inutiles, les crimes industriels (usines Sévéso, amiante, produits toxiques…) participer à la mise en place d’une démocratie par en bas. Elle se réclame de René Dumont, d’André Gorz, de Félix Guattari, de Murray Bookchin 

Mais son émiettement la rend impuissante. L’écologie populaire si elle prenait conscience de sa force et s’organisait dans un pôle unifié de l’écologie de transformation deviendrait une force incontournable capable de donner une perspective politique claire à tous les déçus de l’écologie politique et d’une gauche déboussolée. C’est pourquoi nous appelons à une Constituante de l’écologie populaire et sociale, ouverte à tous les courants de l’écologie de transformation pour refonder le projet écologiste sur des bases de rupture avec le capitalisme vert. Nous ne pouvons pas rester des spectateurs du mouvement historique actuel. Nous ne pouvons plus rester chacun dans notre chapelle, attendant que la réalité des crises écologique et climatique nous donnent raison. Unir nos forces est une nécessité. C’est pourquoi l’AG de cette constituante pourrait se donner comme ordre du jour : 

1. Identifier ce qui nous rassemble et ce qui nous divise en proposant une charte commune de l’écologie populaire et sociale ; et entamer les débats de fond sur ce qui ne fait pas consensus entre nous

2. Proposer des campagnes communes rassemblant les groupes locaux qui se réclament de cette mouvance pour crédibiliser notre démarche et la rendre visible. 

3. Lancer une dynamique de rassemblement à travers une Conférence Permanente de l’EPS, une Université d’Automne, des outils numériques communs…

4. Préparer l’émergence de listes municipalistes, citoyennes, écologistes et sociales en 2020

Nous appelons les écologistes organisés ou non, tous les groupes, mouvements et organisations locales ou nationales à nous contacter pour préparer ensemble cette Assemblée Constituante de l’écologie populaire. Que vous soyez écologistes sociaux, municipalistes libertaires, écosocialistes, objecteurs de croissances, éco féministes, éco syndicalistes, écologistes radicaux, zadistes, écologistes membres de la France Insoumise, du NPA, et d’Ensemble,  d’alternative Libertaire, d’Ecologie sociale, Objecteurs de croissance, du Mouvement Ecolo, gauche d’EELV, courants autonomes et libertaires de l’écologie radicale, éco communistes, militants de la libération animale,  Gilets jaunes ou Gilets Verts, si vous vous reconnaissez dans ce texte, réunissez vous dès maintenant dans des assemblées locales, régionales de l’écologie populaire en vue de la tenue de la première Assemblée constituante de l’écologie populaire et sociale ;

Pour le pouvoir au peuple, pour le peuple et par le peuple !

 

Premiers signataires :

  1. Henrietta Agbo (75), 
  2. Olivier Agulo (13), 
  3. Françoise Alamartine (34), 
  4. Martine Alcorta (33), 
  5. Marie Aoustin (75020), 
  6. Georges Auspitz, (38 Bourgoin-Jallieu),
  7. Jérôme Bau (13 Marseille), 
  8. Damien Bastian (44), 
  9. Francine Bavay (75011), 
  10. Mathieu Béchu Diaz (67), 
  11. Isabelle Begue (La Réunion), 
  12. Jésahel Benoist (62), 
  13. Jean-Louis Berland (91- Saint-Michel-sur-Orge), 
  14. François Bernard (92 Malakoff), 
  15. Laura Berson (75), 
  16. Gérard Berthet (69 Lyon), 
  17. Michel Besson (93-Saint-Denis), 
  18. Xavier Bigot (Carcassonne – 11), 
  19. Antoine Billiottet (13), 
  20. Raymonde Bonnet (92), 
  21. Jean-Claude Bonnet,(33Lormont), 
  22. Alima Boumediene (95), 
  23. Kevin Bourgin (75), 
  24. Jean Brafman (93 Saint-Denis), 
  25. Jérémy Briantais (75013), 
  26. José Brochier (34), 
  27. Thierry Brugvin (25), 
  28. Maximen Caillon (87 Limoges), 
  29. Marco Candore (75011,)
  30. Brigitte Carraz (68), 
  31. Yohan Cervantes (Saint-Philippe, 974 la Réunion),  
  32. Jacky Chabrol (63), 
  33. Hélène Charrier (03 Vicq), 
  34. Erwan Chartrain (Maroc), 
  35. Jérôme Chassin (75018), 
  36. Didier Chérel (06 – Mouans-Sartoux), 
  37. Thomas Chevrier (44 Nantes), 
  38. Hanna Clairière(93 Saint Denis), 
  39. Cyril Cognéras (87), 
  40. Marie-Claude Collin (Moselle), 
  41. Sergio Coronado (75), 
  42. Stéphanie Coursodon (73), 
  43. Olivier Crenn (26), 
  44. Geneviève Cros (38), 
  45. Louise Crovetti (84), 
  46. Marcel Cunin (75), 
  47. Stéphane Cuttaïa (77), 
  48. Pierre Dagobert (56), 
  49. Fanny Darius (75012), 
  50. Christian David, 
  51. Jim Delémont (44), 
  52. Bruno Deléonet (Saint-Junien (87), 
  53. Lionel Deschamps (89), 
  54. Annie Descot (33), 
  55. Suzanne D’hermies (75020), 
  56. Denis Donger, (26 Romans), 
  57. Edwige Dorbon (89), 
  58. Fabrice Doublet (60), 
  59. Véronique Dubarry (93 Ile St Denis), 
  60. Danyel Dubreuil (93 Bagnolet), 
  61. Yves Durieux (69-Rillieux-la-Pape), 
  62. Dominique Duval (14-Trouville), 
  63. Touraj Eghtesad (67), 
  64. Didier Epsztajn (75), 
  65. Patrick Farbiaz (75020), 
  66. Claude Farcy (56), 
  67. Jean Fauché (81), 
  68. Julien Floquet, 
  69. Axel Fournier (87), 
  70. Yves Frémion (75020), 
  71. Caroline Fesselier (35 Servon-sur-Vilaine), 
  72. Boris Gabriels (75020), 
  73. Merlin Gautier-Marchand (75018), 
  74. Vincent Gay (93), 
  75. Maud Gensel (37), 
  76. Paul-Emile Geoffroy(Les Disparates – Paris-Forcalquier), 
  77. Mariette Gerber (11 Treilles), 
  78. Fabien Givernaud (38), 
  79. Pierre Goletto (77), 
  80. Liam Gonzalez (33), 
  81. Laurent Grisel, 
  82. Didier Grouard (56 Noyalo), 
  83. Bernard Guibert (14, Trouville), 
  84. Sébastien Guillon (79), 
  85. Benoit Hazard (93,Pierrefitte), 
  86. Odile Hélier (75), 
  87. Marie Heraudeau (44), 
  88. Mathias Isimat Mirin (93 Pantin), 
  89. François Hoog (26), 
  90. Alain Jean-Joseph (94), 
  91. Patrick Jimena (31), 
  92. Benjamin Joyeux (74), 
  93. Fredéric Jouvin (92 Clichy), 
  94. Françoise Kiéfé (75015), 
  95. Marjorie Keters (93 Pantin), 
  96. Sylvain Knittel (75005), 
  97. Pierre Labeyrie (31),  
  98. Christine Ladret (44 Nantes), 
  99. Jean Lafont (75015), 
  100. Jean-Charles Lallemand (75011), 
  101. Stéphane Lavignotte (93 Ile St -Denis), 
  102. Ronan Le Boubennec (Paris 20), 
  103. Philippe Leclerc (88), 
  104. Michelle Lecolle (57), 
  105. Youna Le Corre (56 Lorient), 
  106. Arthur Ledard (33), 
  107. Benjamin Le Guillou ( 974- La Réunion), 
  108. Corinne Lehl (69), 
  109. Marylène Lenfant (93 Saint- Denis), 
  110. Elise Lowy (75), 
  111. Paul Lowy (14), 
  112. Raphaël Lebrujah (93 Drancy), 
  113. François Longérinas (93 St-Denis), 
  114. François Maillard (14), 
  115. Frédéric Malvaud (50), 
  116. Renaud Mandel (75020), 
  117. Jean-Marie Marguerite (29 Plougonven),
  118. Gilles Martinet (75018), 
  119. Frédérique Maumet ( 91), 
  120. Pascal Mayol (83) 
  121. Jean-Marie Mémin (13 Marseille), 
  122. David Millet ( 26 Crest), 
  123. Gilles Monsillon (95), 
  124. Bénédicte Monville (77 Melun), 
  125. Marc Morisset ( 33 St-Médard en Jalles), 
  126. Jean Morlais (77 Saint-Fargeau-Ponthierry), 
  127. Fatiya Mothay (77 Melun),
  128. Anne-Marie Nageleisen (37), 
  129. Camille Nashorn  (69), 
  130. Laura Natiez (44), 
  131. Sylvie Nony (33), 
  132. Xavier Normand (31 Castanet-Tolosan), 
  133. José Olmos (16), 
  134. Mehmet Ozguner, (93 Bondy), 
  135. Murriel Padovani-Lorioux (19), 
  136. Nathalie Palmier (67), 
  137. Jean-François Pellissier (75013), 
  138. Laurine Pereira (69), 
  139. Cyril Perret, (69,Villeurbanne), 
  140. Gérard Perrier (13 Marseille), 
  141. Arnaud Petit (40 Moustey), 
  142. Patrick Petitjean, (40140 Soustons), 
  143. Jean-Jacques Piard (56 Lorient), 
  144. Sonia Pignot (93 Saint-Denis), 
  145. Sandra Pizzolato (38 Moirans), 
  146. Raymonde Poncet (69), 
  147. François Ralle Andreoli (Espagne), 
  148. Yohan Reversat (44 Nantes), 
  149. Serge Rivret (75020), 
  150. Benoît Rougelot (75), 
  151. Alfred Ruiz (67300 Schiltigheim), 
  152. Laurent Saint-André (75010), 
  153. Annie Samson (85), 
  154. Jean Sarasin (22 Lanvellec), 
  155. Gilles Sarter (34), 
  156. Johanna Schneider (78), 
  157. Éric Schultz ( Strasbourg 67), 
  158. Christian Sunt (30), 
  159. Laure Tachoires (31) 
  160. Michel Thomas (51), 
  161. David Thomas (35 Crevin), 
  162. José Tovar (93), 
  163. Annie Turon, 
  164. Gianni Vacca (92), 
  165. Landeline VIillemey (26), 
  166. Michel Wilson (69 Lyon), 
  167. Roger Winterhalter (68)

Appel soutenu par la Coopérative Politique Ecologie Sociale, le Mouvement Ecolo

Pour signer, contribuer au débat , prendre contact : appeleps@lilo.org

Revue de presse

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/200319/pour-une-assemblee-constituante-de-l-ecologie-populaire-et-sociale

Pour un plan d’urgence climatique et social ! Nous appelons ensemble à participer à la MARCHE DU SIÈCLE qui aura lieu le 16 mars prochain, dans plus de 100 villes en France.

Nous, mouvements politiques signataires, appelons ensemble à participer à la MARCHE DU SIÈCLE qui aura lieu le 16 mars prochain, dans plus de 100 villes en France, pour demander que soit mis en œuvre un plan d’urgence climatique et social et une accélération de la transition écologique, pour tous et avec tous. 

Les solutions pour enrayer le réchauffement climatique sont connues depuis longtemps.        Se déplacer, se nourrir, se loger, se chauffer, produire, consommer autrement c’est possible. Il est temps de les mettre en œuvre, sans en reporter la responsabilité aux générations futures. 

Les faits montrent que le gouvernement n’en prend pas la mesure. Il poursuit, au contraire, sa politique néo-libérale, climaticide et répressive. 

Les revendications climat portées par les mouvements citoyens, associations, syndicats et partis politiques pour engager réellement la transition ont été collectées et synthétisées. Voici celles prioritaires à nos yeux :

  1. Vers le 100 % énergies décarbonées 

Sortir rapidement des énergies fossiles : fin des soutiens publics et bancaires à ces énergies. Interdiction de l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste et de houille.

Soutien fiscal et financier massif au développement des filières d’énergies renouvelables (développement d’un nouveau tissu industriel et de nouveaux emplois). 

  1. Vers une alimentation plus saine 

Stopper l’agriculture intensive : Interdire définitivement dès 2020 les pesticides les plus dangereux pour la santé et la biodiversité Réaffirmer l’interdiction stricte de la culture des OGM agricoles. Interdire les fermes usines et la maltraitance animale.

Réorienter les subventions de la PAC vers une agriculture paysanne, écologique et moins carnée, favorisant les circuits courts et qui produit des aliments sains.

  1. Vers une cohabitation entre l’homme et la nature

Mettre fin aux grands projets inutiles et climaticides contraires à l’intérêt général : Europacity, Montagne d’Or, grands projets autoroutiers et aéroportuaires, forages pétroliers… 

Développer les transports en commun et peu polluants, le covoiturage, le vélo, le fret ferroviaire et fluvial, maintenir les petites lignes ferroviaires. Désimperméabiliser les villes, investir dans la préservation et la restauration des sols vivants et des réservoirs de biodiversité. 

  1. Vers une justice climatique, sociale, fiscale et territoriale : 

Réduire les inégalités économiques et territoriales : Compenser la mobilité contrainte des plus pauvres, renforcer les chèques énergie, rétablir la progressivité de l’impôt. Mettre fin à l’évasion fiscale des multinationales et des 1 % les plus fortunés. Une taxation carbone mieux ciblée et plus contraignante, appliquer le principe pollueurs-payeurs : basculer la fiscalité carbone sur les entreprises et les transports les plus polluants : avions (kérosène), camions, bateaux (fioul lourd). Interdire à terme la production et l’importation des véhicules essence et diesel.

Réinvestir les recettes dans la transition écologique des mobilités, réorienter l’épargne sur les livrets de développement durable vers des activités 100 % durables et solidaires. Instaurer une taxation sur les transactions financières, et redistribuer les richesses. Pour faciliter une transition écologique socialement juste, augmenter les salaires, les pensions, les retraites, les indemnités de chômage et les minimas sociaux, plafonner les revenus, rétablir l’ISF.

  1. Vers un engagement solidaire, mesurable et transparent :

Exiger que la France tienne ses engagements pris lors de la COP 21, en matière de réduction des GES, c’est-à-dire une baisse mesurable dès 2019 dans le cadre d’une stratégie zéro carbone pour 2050. Fixer des objectifs de réduction d’émission de GES aux très grandes entreprises dont le siège social est en France, en ligne avec les engagements de la France. 

Mesurer l’empreinte carbone de la France et par secteurs et la publier annuellement. Ne plus cacher les faits sur l’urgence climatique et l’impact sur l’ensemble des populations du monde.

Rédaction initiale : Alice Brauns, François Dubreuil, Jeremy Dumont, #unis pour le climat — coorganisateur de la marche du siècle  

Ce texte sera diffusé par la presse et les réseaux sociaux et envoyé au Président de la République. 

Les mouvements politiques signataires : 

  • Coopérative Europe Écologie Les Verts 
  • Coopérative Politique Écologique Sociale
  • Diem 25
  • Ensemble !
  • Gauche Démocratique et Sociale
  • Génération·s
  • La France Insoumise
  • Mouvement Écologiste Indépendant
  • Nouvelle Donne
  • Parti de Gauche
  • Parti·e·s Pour La Décroissance
  • Parti Communiste Français

Les Gilets Jaunes  : un mouvement social – écologiste

Déclaration de la Coopérative Politique Ecologie Sociale

«C’est l’heure des brasiers, il ne faut y voir que la lumière. »  José Marti

  1. La révolution communaliste a commencé. Les Gilets jaunes en faisant reculer Macron ont déjà remporté une manche, celle de la fin de la résignation, de l’impuissance des classes populaires. Même si ces gains (CSG, primes, taxe…) sont limités, ils n’en ont pas moins été la démonstration qu’il était possible, en rompant avec la culture des petits pas, de faire reculer l’Etat. En moins de trois semaines, ce mouvement de colère s’est mué en mouvement citoyen contestant la légitimité politique de ceux qui nous gouvernent. Mais il l’a fait en redéfinissant le cadre du mouvement social et par là même le rapport à la démocratie et à la souveraineté populaire. La lutte contre les taxes n’était que le début d’un mouvement qui élargit sans cesse ses revendications pour répondre à la stratégie du choc imposé par la politique ultra libérale d’Emmanuel Macron et à son mépris de classe. Les Gilets Jaunes l’ont compris et posent la question de l’organisation du pouvoir et de la vraie démocratie, c’est à dire l’instauration d’un processus constituant coopératif. Ce qui se joue sur les ronds – point c’est la radicalisation de la démocratie par une démocrate écologique liée à la souveraineté populaire. il ne s’y réduit pas à l’exigence d’un Référendum d’initiative Citoyenne  ( RIC) nécessaire mais pas suffisant. Cette démocratie écologique se construit dans les ZAD écologiques et dans les ZAD des ronds – point. Ce sont des Zones d’Autonomie Démocratique où s’exerce le droit à décider. Ce droit à décider est posée par les Gilets Jaunes comme dans les grands mouvements sociaux de ces derniers temps, des Indignés aux révolutions arabes, en passant par la Catalogne. Il s’exerce au Chiapas, au Mexique comme au Rojava, le Kurdistan syrien. Décider nous même, sans médiation, contrôler les décisions, peser dans leur élaboration, exercer un droit de véto se traduit la construction des assemblées citoyennes. En ce sens, les Gilets jaunes ont un air de déjà vu, celle des insurrections citoyennes des sans culottes. La révolution française se rappelle à nos bons souvenirs.  En 1789, le peuple, la nation constituée, s’éleva contre l’Etat, le Tiers-Etat soumit l’oligarchie de l’époque, ses rois, ses seigneurs et curés en montrant la puissance du désir d’égalité, de dignité et de liberté. En 2019, il s’agit de radicaliser la démocratie en changeant les règles du jeu, en opposant l’horizontalité à la verticalité, les assemblées citoyennes à une représentation nationale déconsidérée, une nouvelle organisation du territoire aux baronnies locales ou, départementales ou régionales. C’est pourquoi nous soutenons l’appel des gilets jaunes de Commercy à se réunir le 26 et 27 janvier. Comme le conclut leur appel : « Reprenons le pouvoir sur nos vies ! Vive les gilets jaunes dans leur diversité ! Vive Le pouvoir au peuple, par le peuple, pour le peuple ! » Tout le pouvoir aux Assemblées citoyennes !
  2. Le mouvement des Gilets jaune est le premier mouvement social écologique de masse de notre histoire en métropole. Il a mis en avant les questions sociales écologiques : les transports, l’étalement urbain, l’accès à un logement décent et pas cher, la précarité énergétique. Ce mouvement contre la vie chère est un mouvement d’écologie populaire parce qu’engendré par les mobilités contraintes, il lutte contre la ségrégation spatiale imposée par l’emprise de l‘urbanisation capitaliste et les inégalités entre territoires qui induit la marginalisation de millions de gens dépendant de l’automobile. Il est directement issu des poches de pauvreté structuré par le chômage de masse et la précarité. Celles et ceux qui vivent dans les zones dites périphériques, dans un habitat dégradé et pollué, sont les mêmes qui ne peuvent s’offrir une nourriture biologique, ni prendre des vacances, et qui sont les plus contraints par une politique de transports mal aménagée.  Ce mouvement a été lancé par une pétition où les exigences environnementales étaient fortes et a mis en cause l’hypocrisie de la taxe carbone, injuste socialement et inefficace écologiquement. Les masques sont tombés. L’alibi écologique de cette taxe alimentant les budgets de l’Etat a volé en éclat. C’est pourquoi la revendication d’en finir avec les taxes sur le carburant était juste. Ce n’est pas aux classes populaires de payer la crise écologique, c’est aux entreprises polluantes. Le marché carbone européen permet aux grandes entreprises de la sidérurgie, de l’aviation, du pétrole, du ciment, de la chimie, de la construction automobile (qui triche avec le diesel) de bénéficier d’un régime de pollueurs – payés. La culpabilisation des comportements des classes populaires par l’Etat, les entreprises polluantes ça suffit !
  3. Ce mouvement d’en bas est une chance pour l’écologie politique car il transforme le rapport entre l’écologie et la société. Les «Gilets Jaunes » sont des ouvriers, des employés, des artisans, des petits patrons en voie de paupérisation, des retraités, des chômeurs. C’est-à-dire des catégories qui ensemble sont la majorité du pays. C’est un renversement de perspective qui permet aux classes populaires de se réapproprier la question écologique en la liant à la répartition des richesses et à la contestation du système capitaliste. Jusqu’ici, celles et ceux qui étaient au cœur du mouvement écologique représentaient les couches moyennes salariées (intermédiaires et supérieures) au capital culturel aisé. Longtemps une partie des écologistes, en l’occurrence EELV, a estimé qu’elle avait gagné la majorité culturelle qu’il suffisait de transformer en majorité politique. Or le mouvement des Gilets Jaunes remet en cause cette fausse certitude. Tant que l’écologie politique se confine à une écologie néo centriste sans prendre en compte les préoccupations et les besoins populaires, elle reste culturellement minoritaire. Si la conscience écologique a irrigué une bonne partie de la population, elle s’arrête là où commence l’heure des choix. Se contenter d’écologiser le capitalisme c’est condamner l’écologie à être un supplément d’âme. Il y a deux voies, deux visions de l’écologie, l’une celle de l’écologie d’en haut, éco-technocratique qui privilégie le marché et l’autre celle de l’écologie d’en bas, de l’écologie populaire. Ce qui se joue en ce moment c’est la lutte frontale entre ces deux Ecologies, l’écologie libérale du Greenwashing, du capitalisme vert et celle de l’écologie populaire qu’on la nomme écologie sociale, éco-socialisme ou objection de croissance. Ce mouvement en partant des conditions d’existence réelles d’une partie des classes populaires a la même dynamique, que celui né aux Etats-Unis dans les années 80 sous le nom de Justice environnementale. L’écologie populaire part de la nécessité pour les classes populaires de survivre sous le capitalisme productiviste. La lutte contre la précarité qu’elle soit sociale, énergétique, économique et financière touche des millions d’habitants. Les écologistes doivent choisir leur camp. L’écologie ce n’est pas l’illusion du consensus. C’est une lutte pour le droit de vivre dignement, pour le pouvoir de vivre. C’est en se libérant que les classes populaires sauveront l’humanité des crises climatique et écologique.
  4. Ce mouvement traduit une vieille exigence écologiste : « Bien vivre, travailler et décider au pays ». La modernité capitaliste a engendré la concurrence entre territoires. Elle a favorisé l’accélération dela métropolisation qui a aggravé la fracture territoriale et sociale. Croyant « choisir leur vie » et conquérir leur autonomie, des centaines de milliers de gens chassés par la spéculation immobilière et la gentrification se sont retrouvés dans une impasse. Plus de petits commerces dans les centres villes des traites à payer, plus de services publics, de poste, d’écoles, de collèges, de lycées, de maternité, d’hôpitaux., obligés de payer l’essence de plus en plus chère car contraints d’utiliser la voiture. Au-delà de la concentration des richesses et de leur production dans les métropoles, au-delà de la concentration des services, la logique de métropolisation induit également un éloignement des lieux de décision des citoyens habitant hors des centres métropolitains. Face à ce piège social, le mouvement des Gilets Jaunes a un objectif social écologique : se réapproprier les territoires pour pouvoir y vivre dignement. En se rassemblant sur les ronds point, ils pointent sans nécessairement en avoir conscience la folie d’une construction réalisée autour de la civilisation de la voiture. Les ronds points ont fait l’objet durant des décennies d’une corruption organisée par beaucoup d’élus locaux et d’ingénieurs des Ponts, l’exacte contraire d’équipements au service d’une population qui voulait vivre et travailler au pays. Les Gilets jaunes enracinés dans des territoires déshérités, qu’on appelle « périphériques », refusent ce mode de vie contraint en insistant sur la relocalisation de l’économie et des activités, sur les circuits courts, sur la proximité, ils remettent en cause la logique de métropolisation, de gentrification. Ils veulent comme les régionalistes et les écologistes des années 70 « vivre et travailler au pays ». Pour les habitants des espaces ruraux, périphériques comme pour ceux des banlieues, la réduction des inégalités passera par pouvoir « vivre, travailler et décider au pays ».
  5. Le mouvement des Gilets Jaunes est un mouvement de survie écologique contre la tendance générale du capitalisme, l’expulsion : expulsions des paysans par les accapareurs de terre, expulsions des ouvriers par les délocalisations, expulsions des locataires de leur logement ou des petits propriétaires chassées de leurs maisons parce qu’incapables de rembourser leurs traites, expulsion des habitants des villes petites et moyennes, faute de services publics, de petits commerces, expulsion de la terre des ressources naturelles et des matières premières par les multinationales… La mondialisation capitaliste a accéléré la dynamique d’expulsions des peuples. Chassés de leurs campagnes pour aller dans les villes, ils ont été de nouveau chassés de villes par la spéculation immobilière, la désindustrialisation, le démantèlement des services publics, disparus dans de nombreuses parties du pays ou en voie de privatisation généralisée (distribution et assainissement de l’eau, déchets, électricité, audiovisuel, culture, éducation, santé, poste, autoroutes … Dans ces conditions, lutter contre la logique de l’expulsion signifie mettre en oeuvre un protectionnisme solidaire. Face à la mondialisation libérale que nous connaissons depuis les années 1970, nécessite de mettre en place une souveraineté populaire solidaire et coopérative. De cette volonté de construire une autre mondialisation, contre les méfaits du libre-échange, l’idée d’un protectionnisme altermondialiste émerge. : imposer une protection afin de favoriser les circuits courts, limiter les échanges internationaux de marchandises et ainsi réduire la pollution due au commerce international, relocaliser l’économie et les activités, en finir avec les règles de la Commission Européenne qui impose une  « concurrence libre et non faussée » qui détruit les services publics. 
  6. Le mouvement des Gilets Jaunes a une dynamique convivialiste. Face à la violence du système productiviste, les Gilets jaunes ont réinventé l’entraide sur les ronds points. Ce que les Gilets Jaunes ont en commun, c’est le besoin de vivre ensemble afin de permette à ses participants de prendre soin les uns des autres, à travers le conflit mais en en faisant de la lutte un facteur de dynamisme et de créativité. Cette association pour survivre des travailleurs pauvres, des petites classes moyennes, des précaires a débouché sur une fraternité des ronds – point, opposant des valeurs de solidarité et coopération face à la loi de la jungle. Des dizaines de milliers de Gilets Jaunes ont pratiqué l’entraide dans l’action, découvrant la richesse des liens sociaux tissés sur les barrages, faites d’empathie, de confiance, d’amitié, de compréhension. Sur les ronds point nous nous sont ouverts aux autres et au monde constatant notre puissance collective et la faiblesse de l’Etat. Comme le proclamait “le Manifeste des produits de haute – nécessité” des intellectuels antillais en soutien aux mouvements contre la vie chère de l’époque. «  la dynamique du Liyannaj  c’est d’allier et de rallier, de lier , relier et relayer tout ce qui se trouvait désolidarisé » . Cette dynamique de la liane , de l’entraide , de la fraternité, cette joie de se reconnaître comme «  nous », cette leçon là ne sera pas perdue  pour l’avenir quel qu’il soit . En ce sens, les Gilettes  et les Gilets Jaunes ont déjà gagné.. Les « gens ordinaires » ont perçu que la force de l’action collective les avait transformés en une force sociale et politique extraordinaire. Ils ont créé leurs propres communautés de lutte et de vie. Ils ont inventé leurs propres formes de représentation collective, refusant les porte paroles autoproclamés pour mieux se constituer en force autonome d’action populaire. En produisant du commun, le peuple des ronds points a affirmé son autonomie et rendu visible l’impuissance du pouvoir et de toute la classe politique. Ces leçons ne seront pas perdues pour l’avenir. Comme on disait dans l’Ancien Monde : Rien ne sera plus jamais comme avant. 
  7. Justice sociale / justice climatique même combat : la convergence entre Gilets jaunes et Gilets Verts s’est affirmée. Les marches du climat du 8 décembre ont montré qu’il ne peut y avoir de justice climatique sans justice sociale. « Changer le système, pas le climat », fins de mois et fin du monde , même combat» ne sont plus des slogans vides de sens mais l’axe même de la refondation du projet écologique. Nicolas Hulot et Le WWF présidé par Pascal Canfin se sont déconsidérés en demandant à ne pas participer aux marches sur le climat par pour d’être assimilés ou récupérés par les Gilets jaunes. Les Gilets jaunes en s’élevant contre les taxes sur les carburants ont protégé l’écologie contre les tartuffes qui utilisaient la défense du climat pour rembourser les cadeaux comme l’ISF ou le CICE. Gilets jaunes, Gilets verts nous ne pouvons plus attendre que les solutions viennent des décideurs politiques et économiques, qui ont largement démontré leur incompétence et leur soutien au système. C’est à travers la lutte que nous obtiendrons des avancées dans la lutte contre le réchauffement climatique, en bloquant la circulation des marchandises, en attaquant le consumérisme ostentatoire des riches. Le mouvement de la justice sociale et climatique doit se construire comme une organisation citoyenne d’écologie populaire à l’image des militants allemands d’Ende Gelände qui en octobre dernier ont bloqué les rails et empêché physiquement le convoi de charbon de passer. Constituer des groupes populaires d’action pour le climat, c’est la meilleure manière de lutter contre la crise climatique qui est une guerre contre les pauvres. Comme l’écrivait, Nicola Haeringer, animateur de 350.org. : « Il y a dans le mouvement des Gilets Jaunes un rejet de la coproduction de la norme à laquelle la société civile est désormais trop souvent associée. Réapprendre à être avant tout et surtout frondeur, à titiller, à gripper, à faire dérailler des processus de décisions qui, in fine, contribuent à la discussion du climat et de la biodiversité est essentiel – ce qui implique de désapprendre la coproduction, de savoir renoncer à la concertation, non par immaturité mais parce qu’il pourrait bien s’agir là de la meilleure manière pour nous d’exercer nos responsabilités. ». L’échec de la COP 24 nous rappelle que la gouvernance capitaliste du climat sert d’alibi aux entreprises polluantes qui s’apprêtent après avoir constaté l’échec des Etats à se lancer dans la course folle de la géo-ingénierie, nouvelle source de profit et de catastrophes. L’écologie populaire naitra dans les décombres du productivisme.
  8. Le mouvement des Gilets Jaunes déplace le centre de la lutte populaire de la production à la circulation des marchandises. Les flux de marchandises sont le maillon faible du système dans une économie qui part des flux tendus de production, qui se poursuit par le poids économique de la logistique, pour s’achever dans les centres commerciaux et le consumérisme. Ce n’est plus le produit et sa production délocalisée qui compte, ni sa commercialisation. C’est l’entre – deux, cette interface matérielle du transport qu’il suffit de bloquer pour casser la mécanique économique. Le blocage des rond points est le point de rencontre du social et de l’écologie. Quelles que soient les évolutions de ce mouvement un fait est sûr, il existe désormais un point faible dans ce que l’économie ne peut pas dématérialiser, le transport des marchandises. En ancrant le mouvement sur ce point faible, les salariés, ubérisés, précaires, retraités, chômeurs en déplaçant le terrain de la lutte du lieu de la production à celui de la consommation, ont mis en lumière le point d’appui qui manquait pour reconstruire un rapport de force social. Si la lutte s’est déplacé des luttes pour la production à celles de la ville, c’est aussi que le revenu des personnes consacré au logement est passé en quelques décennies de 7 % à parfois 50 %. En quelques décennies, cette part consacrée au logement et la mobilité a explosé. Au fil des ans, le salariat s’est transformée. Il s’est atomisé. Les grandes concentrations ouvrières ont disparues et avec elles le mythe de la grève générale.  Faire une journée de grève avec randonnées pédestres tous les deux mois est considérée comme inefficace et desservant les intérêts du salarié. La conscience de classe organisée autour d’entreprises irriguant un territoire socialement dépendant de l’usine a fait place à un salariat diffus, qui n’est plus tenu en laisse par l’organisation capitaliste du travail remet de fait en cause l’un des fondements de la culture productiviste de la gauche. Sur les ronds points l’alliance se fait aussi avec des paysans, des commerçants et des petits patrons victimes de la sous-traitance, de l’agro business et de la grande distribution. La culture de la gauche productiviste en est bousculée. Ce n’est pas nous qui nous en plaindrons.
  9. Le mouvement des Gilets Jaunes renoue avec l’histoire de l’écologie populaire, celle de la désobéissance civile.  Après Sivens et Notre- Dame des Landes, le mouvement des Gilets Jaunes ne respecte ni les codes de la « concertation », ni les formes d’action traditionnelles. Les Gilets jaunes veulent vivre et non survivre. En cela, ils renouent, avec les luttes paysannes pour la préservation des communs, avec les jacqueries contre les taxes féodales, avec la lutte pour le pain des sans culottes durant la Révolution Française, pour la redistribution des terres contre les accapareurs, avec les ZAD…, Les Zadistes de Bure sont les mêmes qui à Commercy refusent la vie chère …  En organisant la gratuité aux péages, en murant les centres des impôts, en boycottant et bloquant les centres commerciaux, en organisant des campements sur les ronds- points, ils prolongent l’action de Thoreau ou de  Chico Mendes. La désobéissance civile s’oppose à la violence sociale du capitalisme. Si les écologistes se réclament de la non-violence, cette non violence n’exclut pas la détermination face aux violences policières de l’Etat. L’écologie populaire c’est tout le contraire d’un monde aseptisé où les conflits de classe, les affrontements, y compris la violence sociale, ont disparu. SI les écologistes prônent la non violence, ils savent reconnaître la légitimité du combat de « ceux qui ne sont rien » pour parler comme le Président. Celui ci cherche à criminaliser le mouvement social en instituant une nouvelle loi anti – casseurs dans la droite ligne de l’Etat d’urgence permanent déjà intégré dans la loi depuis octobre 2017 par son gouvernement. C’est un état d’exception permanent que le pouvoir cherche à instaurer. Notre première tâche est d’organiser la protection du mouvement des Gilets jaunes contre la répression en exigeant l’amnistie générale pour toutes les condamnations de Gilets Jaunes, la suppression des armes non létales (flashball, lbd.. ) utilisées pour mutiler et blesser les manifestants , le refus de la loi «  anti – casseurs » et de ‘Etat d’exception permanent.
  10. Nous, écologistes sociaux, appelons à une Constituante de l’écologie populaire, ouvertes à tous les courants de l’écologie de transformation pour refonder le projet écologiste sur des bases de rupture avec le capitalisme vert. Nous ne pouvons pas rester des spectateurs du mouvement historique actuel. Pour lutter contre les tendances fascisantes, productivistes, anti écolos, il faut de l’intérieur du mouvement populaire actuel constituer une mouvance d’écologie populaire. C’est aussi ce qui se joue à Commercy. Convaincus que le système capitaliste menace par sa capacité de destruction à la fois, la Nature et de l’Humanité nous considérons qu’il faut constituer une plate – forme d’écologie populaire commune à toutes celles et tous ceux qui se battent au quotidien pour préserver les écosystèmes, la biodiversité et le climat.  Nous ne pouvons plus rester chacun dans notre chapelle, attendant que la réalité des crises écologique et climatique nous donnent raison. Unir nos forces est une nécessité. C’est pourquoi, nous appelons les écologistes qu’elles ou qu’ils soient écologistes sociaux, municipalistes libertaires, éco socialistes, objecteurs de croissances, éco féministes, écologistes radicaux, zadistes, qui se reconnaissent dans ce texte à se réunir dés maintenant dans des assemblées locales, régionales de l’écologie populaire en vue de la tenue de cette Assemblée constituante de l’écologie populaire qui pourrait pour échapper à l’électoralisme se tenir au lendemain des élections européennes.

Les Gilets jaunes sont le premier mouvement social écologiste de masse par Patrick Farbiaz

Cette tribune de Patrick Farbiaz, membre de la CooPES est parue dans Reporterre le 21 janvier 2019

article16482

Villes rebelles, La coopérative écologie sociale participe au débat organisé par la mairie du 1er arrondissement de Lyon ce jeudi 24 mai 2018 @Mairie1Lyon

Pour la défense des biens communs et la promotion de l’écologie sociale?

Le programme de la rencontre :
– 18h 30 : accueil des publics
– 19h – 19h30 : mot d’accueil de Nathalie Perrin-Gilbert, Maire du 1er arrondissement de Lyon, qui nous parlera des politiques de proximité et du réseau européen des villes refuges.
Présentation de DiEM25 Lyon, Democracy
in Europe Mouvement 2025.
– 19h 30 – 19h 45 : Bénédicte Monville, militante écologiste, membre de la Coopérative Écologie Sociale. Anthropologue de formation, conseillère régionale d’Île de France EELV
– 19h 45 – 20h : Beppe Caccia, chercheuren histoire de la pensée politique, travaille pour plusieurs institutions de recherche internationales, maire adjoint aux affaires sociales de la
ville de Venise de 2001 à 2005
– 20h – 20h 10 : échanges avec le public.
– 20h10 – 20h 20 : Pause.
– 20h20 – 20h35 : Marc Lascorz, ingénieur, membre fondateur de
Barcelona en Comú
– 20h 35 – 20h50 : Sergio Catello, professeur d’italien au lycée (Melun) et à l’université (Paris 3 Evry)
– 20h50 – 21h : échanges avec le public.
– 21h – 21h 30 : buffet de l’amitié.

 

Saint-Denis, Bourse du travail, mardi 10 avril 2018, de 19h à 21h30, discussion autour des enjeux et de l’avenir de l’écologie politique,  avec les animatrices et animateurs de la Coopérative Écologie sociale

A Saint-Denis, vous vous reconnaissez dans les valeurs d’une écologie politique de transformation et dans les actions des réseaux citoyens dyonisiens (Alternatiba SD, AMAP-Dionycoop, Collectif sans-papiers, Collectif Haguette, Collectif Eau publique, ESS alternative, Nuit Debout, syndicats, associations de quartier, collectifs, LFI, EELV…)?

Sonia Pignot, membre d’EELV et du groupe Rouge et Vert (REVE) et Insoumis

François Longérinas, ancien membre des Verts et membre des Insoumis.e.s

Bally Bagayoko, animateur du groupe Rouge et Vert (REVE) et Insoumis

vous proposent d’inaugurer un cycle régulier de rencontres conviviales et de réserver votre soirée du 10 avril 2018, de 19h à 21h30, à la Bourse du travail de Saint-Denis

pour un dialogue et des échanges amicaux sur les enjeux et l’avenir de l’écologie politiqueavec les animatrices et animateurs de la Coopérative Écologie sociale* :

Francine Bavay, Benédicte Monville, Patrick Farbiaz et Sergio Coronado

 

*Coopérative Politique Écologie Sociale, qu’est-ce que c’est ? Consulter

https://www.facebook.com/saintdenisinsoumise/                                                                                                                        Ou https://ecologiesociale.org/

La structuration d’Écologie sociale

 

  • La forme de l’action et de la structuration politique a changé. La profonde transformation des organisations du travail, la prégnance des enjeux écologiques et l’affaiblissement de l’Etat providence et démocratique, transforment la nature du débat politique et les formes de l’engagement. Les jeunes générations n’adhèrent pas à un parti sur la base d’une orientation mais s’identifient à un projet qui s’exprime à travers des actions concrètes qui peuvent aller de la participation limitée à une campagne électorale à l’aide aux migrant.e.s, d’une occupation ponctuelle au développement d’une ZAD. Les idéologies n’ont pas disparu mais les pratiques se sont transformées. Les partis traditionnels, souvent disqualifiés, apparaissent inadaptés devant ces formes d’engagement discontinues et la dissémination des lieux du politique. En même temps, la demande de réflexion, d’échanges, de points de rencontre est forte et nous pousse à envisager notre action politique en rhizome.
  • Notre bilan actuel s’il n’est pas nul ne correspond pas aux objectifs initiaux qui se révèlent anachroniques : instaurer des courants organisés d’Écologie sociale, à l’instar d’Utopia dans les différents partis de gauche. Ce que nous avons réussi relève davantage de l’intervention politique : 
  • mobilisation des écologistes pour Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle : pétitions de centaines d’écologistes, engagement dans la Campagne de Front  commun  en faveur de JLM, co-animation de la campagne nationale et votation citoyenne  sur le nucléaire initié par LFI,
  • animation de débats autour de l’extractivisme, du municipalisme, intervention au seuil de la mouvance anticoloniale, organisation du soutien contre la répression en Catalogne, production de textes matérialisé par un livre Pour l’écologie sociale (éd. Du Croquant) qui synthétise notre orientation, rapprochements avec des courants européens (CUP en Catalogne, Potere al Popolo en Italie, Green and Reds en Angleterre, Rouge et Verts en Turquie, …)
  • Nous confirmons la forme coopérative d’Écologie sociale. Nous estimons en effet que la construction d’un mini appareil à « l’ancienne » est obsolète. Pour peser dans le débat politique, il faut tout à la fois produire des idées et créer des évènements qui transcendent la segmentation des expériences politiques et permettent leur mutualisation. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas des coopératives Écologie sociale à Lyon, Marseille ou dans l’Ardèche mais qu’elles devront s’auto-instituer sur la base de l’accord avec les thèses de l’écologie sociale et à travers leur propre volonté. Par conséquent, nous ne nommerons pas de délégués territoriaux mais mettrons des camarades en contact pour qu’elles et ils instituent des coopératives locales insérées dans leur milieu, leur région, leur ville, leur quartier. À travers une plateforme Internet et nos outils numériques, à la fois point de rencontre et espace de circulation, nous nous donnerons les moyens de créer un réseau susceptible de servir à tou.te.s. 
  • Nous confirmons notre appartenance à l’Espace politique de La France Insoumise et à son comité électoral. Nous confirmons notre travail dans Front commun avec Ensemble et Ambitions communistes. Les membres de notre Coopérative sont libres de leur appartenance partidaire. Nous voulons à travers la diffusion des thèses de l’écologie sociale et notre active participation au débat et aux mobilisations politiques être un point d’arrivée et de départ, de jonction et de dispersion.
  • Nous souhaitons partout où nous sommes représentés construire des campagnes autour d’actualités et faire progresser nos orientations : défendre le «confédéralisme démocratique » à travers le soutien à la République catalane et à la résistance kurde au Rojava ; promouvoir un nouvel antiracisme politique en dénonçant l’entreprise raciste de division des populations et à travers notre soutien aux migrant.e.s ; affirmer le droit de vivre dans un environnement sain et manger de la nourriture saine à travers la Marche des cobayes ; défendre la transition écologique des transports en soutenant la grève de la SNCF ; illustrer chaque fois que c’est possible la convergence entre social et environnement. 
  • Nous souhaitons développer une politique de formation sur l’histoire et les enjeux de l’écologie sociale comme nous l’avons déjà entrepris à Tolbiac ou avec nos amis de l’Initiative pour un confédéralisme démocratique.
  • Nous souhaitons travailler à la construction d’une orientation européenne : discussion en France de note texte « Europe », groupement transnational des forces se réclamant de l’écologie sociale : rencontres internationales de l’écologie sociale, travail européen avec des forces se reconnaissant dans cette mouvance.
  • La forme concrète de l’étape actuelle de la coopérative : la coopérative Écologie sociale regroupe au plan national les militant.e.s de l’écologie sociale. C’est une structure sans adhésion mais qui accepte les dons. Elle développe et améliore des outils numériques, site web, page Facebook, compte twitter, web télé pour la diffusion des idées et des expériences de l’écologie sociale. Elle aide à la création de coopératives locales d’Écologie sociale. Sur le plan de l’activité politique, la Coopérative produit des textes, déclarations, communiqués, signe des appels qui correspondent à son orientation. Chacun.e doit pouvoir se saisir de l’opportunité de contribuer à cette production d’idées à travers des contributions. Les membres de la Coopérative animent des débats autour de ces textes et du livre Pour une écologie sociale, et de la question plus large du mouvement de l’écologie sociale et ses théoricien.ne.s. Elle organise en marge des Universités d’été des mouvements et/ou partis auxquels elle participe des réunions spécifiques autour des idées et expériences de l’écologie sociale.